Trump taxe Apple, Musk quitte la scène politique et Google change sa stratégie
Bon dimanche! L’article d’aujourd’hui met en évidence les actualités technologiques les plus importantes. Bonne lecture !
#1- Trump vs Apple : un iPhone made in USA ??
Le président Donald Trump a relancé la polémique sur la fabrication des iPhone en menaçant la firme de Cupertino de lourdes taxes douanières. Dans une publication sur son réseau Truth Social, il a exigé que les iPhone vendus aux États-Unis soient produits localement, sous peine de voir s'appliquer une taxe de 25 %. Une déclaration qui ravive le débat sur la viabilité d’une production américaine des téléphones d’Apple, aujourd’hui majoritairement assemblés en Inde.
Une pression politique persistante
Ce n’est pas la première fois que Trump s’attaque à Tim Cook. Déjà lors de son premier mandat en 2017, il avait encouragé l’entreprise à relocaliser sa production. Selon lui, les usines construites en Chine avaient été tolérées, mais l'Inde ne constitue pas une alternative acceptable. Cette posture s’inscrit dans une stratégie économique nationaliste qui cherche à rapatrier les emplois industriels sur le sol américain. Mais Apple, confronté à une guerre commerciale sino-américaine déclenchée par le président lui-même, a dû délocaliser une partie de sa production en Inde pour éviter des taxes allant jusqu'à 145 % sur les produits chinois.
Un retour impossible ?
Derrière les discours politiques, la réalité industrielle est tout autre. Apple ne possède pas ses propres usines : elle s'appuie sur des partenaires comme Foxconn, et toute sa chaîne logistique est basée en Asie. Recréer ce modèle aux États-Unis impliquerait un investissement colossal estimé à 30 milliards de dollars, simplement pour relocaliser 10 % de la production. L'analyste Daniel Ives estime qu'un iPhone "Made in USA" coûterait jusqu'à 3 500 dollars, un prix difficilement acceptable pour les consommateurs.
Les freins sont nombreux : manque d’usines de composants électroniques, pénurie de main-d’œuvre qualifiée, coûts salariaux élevés... Des raisons qui avaient déjà poussé Steve Jobs à répondre à Barack Obama : « Ces emplois ne reviendront pas. »
Une réalité mondiale difficile à contourner
Cette sortie de Donald Trump pose une question essentielle : les consommateurs américains sont-ils prêts à payer plus pour du « Made in USA » ? Et surtout, sont-ils prêts à revoir leurs exigences de prix et de performance pour soutenir l’emploi local ?
Ce bras de fer entre nationalisme économique et réalités industrielles illustre les limites d’une politique de relocalisation dans un monde où les chaînes d’approvisionnement sont irréversiblement globalisées. Pour Apple, comme pour bien d’autres entreprises tech, la fabrication aux États-Unis relève plus du symbole que d'une option viable à court terme.
#2- Elon Musk tourne la page politique : retour au monde des affaires
Une démission stratégique
Elon Musk a quitté ses fonctions à la tête du DOGE (Département de l'efficacité gouvernementale), un organisme créé par Donald Trump pour réduire les dépenses publiques. Il a quitté ce poste juste avant le 28 mai, date à laquelle il aurait dû se plier à des règles strictes de transparence. Sa mission principale consistait à fermer certaines agences fédérales et à couper dans les budgets. Dès le début du second mandat de Trump, Musk s’était affiché publiquement pour soutenir ces coupes, parfois accompagné de son fils à la Maison-Blanche.
Des réformes radicales et une image écornée
Sous sa direction, le DOGE a supprimé des dizaines de milliers d’emplois dans la fonction publique et réduit fortement certaines aides financières. Même si ces décisions ont permis d’économiser 160 milliards de dollars, ce montant reste bien en dessous des 2 000 milliards annoncés. L’image de Musk a pâti de cette politique brutale : critiques médiatiques, manifestations, et même des actions symboliques menées par le mouvement Extinction Rebellion contre Tesla.
Alors qu’il s’éloigne progressivement de la politique, Musk a été vu récemment avec le président sud-africain Cyril Ramaphosa. Peu après, il a annoncé sur X (ex-Twitter) qu’il se consacrait désormais entièrement à ses entreprises. Il dort dans ses bureaux, selon ses dires, et se concentre sur ses priorités : X, xAI, Tesla et SpaceX. Ce recentrage survient alors que la marque de voiture électrique traverse une période difficile, avec une baisse de 13 % de ses ventes au premier trimestre 2025.
Un bilan contrasté et un avenir recentré
Le passage du milliardaire au DOGE laisse un bilan mitigé. S’il a effectivement réduit certaines dépenses, les économies réalisées sont loin de celles annoncées. Pour le camp Trump, c’est une réussite sur le plan idéologique, mais Musk semble vouloir tourner la page. Estimé aujourd’hui à 428 milliards de dollars, il a affirmé qu’il allait fortement réduire ses contributions politiques. En 2024, il avait donné plus de 290 millions de dollars aux campagnes républicaines.
Désormais, il veut se recentrer sur l’innovation et le développement de ses entreprises. Sa parenthèse politique, marquée par des décisions clivantes et une forte exposition médiatique, semble bel et bien refermée.
#3- Google prêt à tourner la page Chrome : l’IA comme nouveau cœur stratégique
Le CEO de Google, Sundar Pichai, fait face avec sérénité aux pressions antitrust américaines qui pourraient contraindre l’entreprise à se séparer de son navigateur vedette, Chrome. Il réaffirme que la stratégie de la firme de Mountain View restera inchangée, quel que soit le verdict judiciaire. Selon lui, Chrome n’est plus la pièce maîtresse de l’écosystème du géant américain, désormais résolument recentré sur l’intelligence artificielle.
Chrome déclassé au profit de l’intelligence artificielle
Avec ses 3 milliards d’utilisateurs, Chrome demeure un produit phare, mais son importance stratégique s’estompe. Google mise désormais sur l’IA générative avec Gemini, ses centres de données et ses nouvelles plateformes comme Android XR ou les lunettes connectées. Le navigateur, bien qu’emblématique, devient un outil parmi d’autres dans un monde où l’accès à l’information se fait via des agents IA personnalisés et des interfaces immersives. L’entreprise se positionne désormais comme une "technologie fondamentale", intégrant l’IA dans tous ses produits, de la recherche à YouTube, en passant par le Cloud, la santé (Isomorphic Labs) et la mobilité autonome (Waymo).
Un combat politique révélateur d’un virage stratégique
Face aux pressions de l’administration Trump, notamment sur le classement des résultats de recherche, Pichai défend la neutralité de ses algorithmes et s’oppose à toute forme d’ingérence politique, y compris dans les réponses générées par l’IA. Contrairement à d'autres systèmes influencés par le contexte, Google campe sur une posture d’intégrité. Le véritable enjeu n’est donc pas la possession de Chrome, mais la capacité de l’entreprise à maintenir sa crédibilité et son influence dans l’écosystème numérique, même sans navigateur dominant.
Le bras de fer autour de du navigateur web illustre la transformation profonde de Google. L’entreprise ne dépend plus du Web traditionnel financé par la publicité, mais s’ancre dans une nouvelle étape importante, dominée par les services d’intelligence artificielle et le cloud. Forcer la vente de Chrome pourrait s’avérer n’être qu’un baroud d’honneur face à une entreprise qui regarde déjà bien au-delà des navigateurs. Pour Sundar Pichai, c’est la maîtrise de l’IA générative qui définira les leaders technologiques de demain.
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Alexandre M